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Institution multilatérale fondée en 1944 qui comprend désormais pratiquement tous les pays du monde comme membres, le FMI a commencé à fournir aux pays profondément endettés des prêts de sauvetage utilisés par les gouvernements pour rembourser les créanciers. Ils étaient accompagnés de conditions rigoureuses qui devinrent connues sous le nom de programmes d’austérité ou, dans l’ancien lexique du FMI, de programmes d’ajustement structurel (PAS). | |||
Les pays endettés n'avaient d'autre choix que d'accepter ces conditions, car ils ne pouvaient pas obtenir de crédit ailleurs. Le non-respect des conditions du FMI pourrait, et peut encore, entraîner la suspension ou l’annulation des prêts et nuire à la réputation du pays auprès des investisseurs et d’autres créanciers. Ces conditions se sont avérées entraîner une série d'effets secondaires délétères pour les pays, ce qui limite considérablement la capacité des gouvernements des pays en développement à payer pour des services publics de qualité. | |||
Son institution sœur, la Banque mondiale, a été fondée au même moment et est située en face du FMI à Washington, DC. Elle accorde également des prêts conditionnels aux pays en développement, a été profondément impliquée dans les programmes d’ajustement structurels et continue d'appeler à des coupes budgétaires et à une réduction de la masse salariale, entre autres mesures. Elle s'est concentrée sur la promotion d'un développement conduit par le secteur privé, y compris par le biais de partenariats public-privé. | |||
Au cours des années 80 et 90, la plupart des pays en développement se sont retrouvés à devoir accepter les programmes d’ajustement structurels alors qu'ils luttaient pour rembourser leurs dettes, y compris les dettes croissantes détenues par les institutions elles-mêmes. La période est devenue connue sous le nom de “décennies perdues” pour le développement en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Afrique et dans certaines parties de la région Asie-Pacifique en raison des restrictions des PAS sur les dépenses gouvernementales dans les efforts visant à contenir les déficits budgétaires et l'inflation afin de pouvoir rembourser leur dette. | |||
Les dépenses publiques dans les pays en développement ont chuté de 19% du PIB en 1981 à 16% en 1998. Le mécanisme promu par ces programmes était de substituer aux dépenses gouvernementales des investissements privés attirés par la stabilisation économique et les incitations telles que les faibles taux d'imposition des sociétés et les partenariats public-privé. Cela n'a pas été le cas, et même si cela s'était produit, il y a de bonnes raisons de préférer les services publics universels aux offres du privé. | |||
Le FMI apparaît ainsi mandaté par le système financier international pour définir des lignes directrices pour la politique économique des pays en développement en partant de l'impératif de maintenir certains indicateurs dans une bande conventionnelle qu'elle juge saine pour les systèmes capitalistes néolibéraux. | |||
Les principaux ajustements structurels récents demandés par le FMI sont par ordre décroissant : | |||
* réformes des retraites et de la sécurité sociale | |||
* réduire ou plafonner la masse salariale du secteur public, y compris le nombre et les salaires des fonctionnaires (par exemple, enseignants) fournissant des services publics | |||
* Réformes du marché du travail (révision du salaire minimum, limitation des augmentations salariales au coût de la vie, flexibilisation des recrutements, licenciements et négociations, etc.) | |||
* élimination ou réduction des subventions, y compris sur les carburants, l'agriculture et les produits alimentaires | |||
* réduction et ciblage (plutôt que fourniture universelle) de l'assistance sociale / filets de sécurité | |||
* introduction ou élargissement des taxes à la consommation (par exemple TVA) | |||
* privatisation des actifs et des services de l’État | |||
* réformes des soins de santé | |||
<ref>ActionAid (2020), [https://actionaid.org/publications/2020/who-cares-future-finance-gender-responsive-public-services#downloads Who Cares for the Future: Finance gender responsive public services].</ref> | |||
Ajustement structurel + dette + mesures d’austérité => baisse des dépenses publiques, par exemple dans le domaine des soins de santé<ref>Rapport Davos 2021 p. 34 note 194</ref>. | |||
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Version du 20 mai 2023 à 22:21
Ajustements structurels en contrepartie de prêts du FMI ou de la banque mondiale
Ils pèsent sur les économies les plus en difficulté :
- réformes des retraites et de la sécurité sociale
- réduire ou plafonner la masse salariale du secteur public
- réformes du marché du travail (flexibilité des salaires, licenciements...)
- réduction des subventions sur les produits de première nécessité
- réduction de l'assistance sociale et des filets de sécurité
- introduction ou élargissement des taxes à la consommation (par ex. TVA)
- privatisation des actifs et des services de l’État
- réformes des soins de santé
Institution multilatérale fondée en 1944 qui comprend désormais pratiquement tous les pays du monde comme membres, le FMI a commencé à fournir aux pays profondément endettés des prêts de sauvetage utilisés par les gouvernements pour rembourser les créanciers. Ils étaient accompagnés de conditions rigoureuses qui devinrent connues sous le nom de programmes d’austérité ou, dans l’ancien lexique du FMI, de programmes d’ajustement structurel (PAS).
Les pays endettés n'avaient d'autre choix que d'accepter ces conditions, car ils ne pouvaient pas obtenir de crédit ailleurs. Le non-respect des conditions du FMI pourrait, et peut encore, entraîner la suspension ou l’annulation des prêts et nuire à la réputation du pays auprès des investisseurs et d’autres créanciers. Ces conditions se sont avérées entraîner une série d'effets secondaires délétères pour les pays, ce qui limite considérablement la capacité des gouvernements des pays en développement à payer pour des services publics de qualité.
Son institution sœur, la Banque mondiale, a été fondée au même moment et est située en face du FMI à Washington, DC. Elle accorde également des prêts conditionnels aux pays en développement, a été profondément impliquée dans les programmes d’ajustement structurels et continue d'appeler à des coupes budgétaires et à une réduction de la masse salariale, entre autres mesures. Elle s'est concentrée sur la promotion d'un développement conduit par le secteur privé, y compris par le biais de partenariats public-privé.
Au cours des années 80 et 90, la plupart des pays en développement se sont retrouvés à devoir accepter les programmes d’ajustement structurels alors qu'ils luttaient pour rembourser leurs dettes, y compris les dettes croissantes détenues par les institutions elles-mêmes. La période est devenue connue sous le nom de “décennies perdues” pour le développement en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Afrique et dans certaines parties de la région Asie-Pacifique en raison des restrictions des PAS sur les dépenses gouvernementales dans les efforts visant à contenir les déficits budgétaires et l'inflation afin de pouvoir rembourser leur dette.
Les dépenses publiques dans les pays en développement ont chuté de 19% du PIB en 1981 à 16% en 1998. Le mécanisme promu par ces programmes était de substituer aux dépenses gouvernementales des investissements privés attirés par la stabilisation économique et les incitations telles que les faibles taux d'imposition des sociétés et les partenariats public-privé. Cela n'a pas été le cas, et même si cela s'était produit, il y a de bonnes raisons de préférer les services publics universels aux offres du privé.
Le FMI apparaît ainsi mandaté par le système financier international pour définir des lignes directrices pour la politique économique des pays en développement en partant de l'impératif de maintenir certains indicateurs dans une bande conventionnelle qu'elle juge saine pour les systèmes capitalistes néolibéraux.
Les principaux ajustements structurels récents demandés par le FMI sont par ordre décroissant :
- réformes des retraites et de la sécurité sociale
- réduire ou plafonner la masse salariale du secteur public, y compris le nombre et les salaires des fonctionnaires (par exemple, enseignants) fournissant des services publics
- Réformes du marché du travail (révision du salaire minimum, limitation des augmentations salariales au coût de la vie, flexibilisation des recrutements, licenciements et négociations, etc.)
- élimination ou réduction des subventions, y compris sur les carburants, l'agriculture et les produits alimentaires
- réduction et ciblage (plutôt que fourniture universelle) de l'assistance sociale / filets de sécurité
- introduction ou élargissement des taxes à la consommation (par exemple TVA)
- privatisation des actifs et des services de l’État
- réformes des soins de santé
Ajustement structurel + dette + mesures d’austérité => baisse des dépenses publiques, par exemple dans le domaine des soins de santé[2].
Actualisation
Références
- ↑ ActionAid (2020), Who Cares for the Future: Finance gender responsive public services.
- ↑ Rapport Davos 2021 p. 34 note 194