Carte 45

De Fresque des inégalités
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Politique agricole

Résumé

Tandis que l’urgence climatique se rappelle à nous chaque jour, des scientifiques ont démontré que notre modèle agricole et alimentaire mondial accentue la dégradation de l’environnement mais aussi les inégalités et la pauvreté. Amorcer une transition écologique juste et repenser le système agricole devient donc inévitable.

Oxfam se mobilise chaque jour en ce sens pour défendre un système agricole soutenable, basé sur l’agroécologie, qui permette à la fois de nourrir 9 milliards d’individus à horizon 2030, tout en respectant les droits fondamentaux des agriculteurs et des agricultrices du monde entier et en leur permettant de vivre de leur travail et de manger à leur faim. [1] [2] [3] [4]

Problématique

L’agriculture industrielle, majoritaire aujourd’hui, a un impact écologique élevé. Le secteur agricole est responsable de 24% des émission de gaz à effet de serre dans le monde et de 80% de la déforestation. Ses conséquences sont nombreuses et néfastes pour la planète comme pour l’humain (destruction de la biodiversité, pollution des sols, et des eaux…) sans oublier ses impacts sociaux : 2/3 des travailleurs pauvres dans le monde sont dans le secteur agricole. Une transition doit s’opérer afin de penser une agriculture respectueuse de l’environnement et des humains. Elle doit s’inscrire dans une volonté de durabilité pour permettre à tous l’accès à une alimentation de qualité.

Ce système, qui alimente la crise climatique, est également défaillant sur le plan social car largement inégalitaire. Le système agroalimentaire actuel est basé sur la domination du modèle industriel friand en énergies fossiles et concentre les richesses entre les mains d’un petit nombre d’acteurs, laissant pour compte les plus petits producteurs.

Les agricultrices et agriculteurs forment en effet un groupe hétérogène et interviennent dans des marchés très divers. À l’échelle mondiale, plus de 80 % des agricultrices et agriculteurs familiaux opèrent dans les marchés alimentaires locaux et nationaux. Ils agissent généralement en dehors de structures de marché « modernes » et ne sont donc pas en mesure de participer facilement (ou ne le souhaitent pas) à des chaînes de valeur formelles. En conséquence, l’agriculture familiale, mise en concurrence par des exploitations de taille industrielle et ultra-subventionnées est souvent écrasée par le marché, touchée par la pauvreté et entraînée malgré elle dans un système qui contribue à aggraver la crise climatique.

Comble de l’ironie, ces agriculteurs qui nous nourrissent souffrent eux-mêmes de la faim.

Les changements climatiques sont responsables d’une sécheresse accrue des terres et d’une baisse de leur fertilité, impactant dès lors les rendements, la qualité nutritionnelle des cultures et les prix. De la fourche à la fourchette, un tiers des émissions de gaz à effet de serre sont imputables au système agro-alimentaire.

Les 5 plus importantes entreprises de viande et produits laitiers au monde émettent ensemble chaque année plus d’émissions de gaz à effet de serre que les trois géants de l’industrie pétrolière ExxonMobil, Shell et BP.

Pourtant, il en va des responsables politiques d’offrir un accompagnement et une régulation afin que les façons d’appréhender notre production agricole et notre consommation constituent des solutions à la crise climatique.


Solution

Pour être efficace, la solution doit être politique, systémique et revêtir un caractère d’urgence. Les Etats doivent développer une nouvelle approche qui allie « faim zéro » et « zéro émission de gaz à effet de serre ». Pour cela, il est indispensable qu’ils encouragent l’agroécologie, qui s’appuie sur le savoir paysan.

A travers l’agroécologie, il s’agit de tirer le meilleur de la nature, sans la dégrader, tout en augmentant les rendements grâce à une diversité de cultures sur une même parcelle, et l’utilisation de semences adaptées à un terroir. L’agroécologie, dans le même temps, aide les populations à lutter et à s’adapter face aux changements climatiques.

Mais pour être optimale, l’agroécologie doit pouvoir s’adosser à des circuits de distribution plus équitables, qui garantissent un juste partage de la valeur ajoutée au sein des différentes filières et jouent un rôle dans la réduction de la pauvreté.

Ce ne sont pas des changements à la marge qui permettront au système alimentaire mondial de se rééquilibrer. Il est impossible de nier les interdépendances entre notre agriculture, notre surproduction et notre consommation, et les conséquences néfastes qu’elles ont sur les populations et le climat . Il est urgent de repenser en profondeur nos modes de production agricole et de distribution alimentaire, dans le respect de la nature et de l’humain.


Photo

Grâce à une ONG partenaire d'Oxfam, Alizeta, agricultrice au Burkina Faso, s'est formée au maraîchage avec des techniques agricoles plus respectueuses de l'environnement. Ses cultures sont maintenant plus rentables et plus résistantes aux effets du changement climatique. Photo: Samuel Turpin/Oxfam

Références