Carte 29
Le travail informel est un piège à pauvreté
D’après la banque mondiale, [1] les revenus des travailleurs informels sont 19 % plus faibles que ceux des autres travailleurs, ce qui ne leur permet pas d’épargner.
N’ayant ni capacité d’épargne, ni accès au crédit, les travailleurs à faible revenu du secteur informel ne peuvent pas améliorer leur productivité (par exemple en se formant, ou en acquérant de nouveaux animaux d’élevage, ou des outils comme une machine à coudre) car ils utilisent la totalité de leur revenu pour leur subsistance. Cela constitue un premier élément du piège microéconomique qui maintient les individus dans une situation structurellement pauvre, au contraire des travailleurs détenant un capital culturel ou financier, qu’ils peuvent valoriser pour augmenter leurs revenus.
Le revenu des travailleurs pauvres reste donc de manière constante à de bas niveaux, même lorsqu’ils participent à une économie qui peut être globalement en croissance. [2]
Dans la mesure où il prive le travailleur de sécurité sociale, notamment de congés maladie, le travail informel rend aussi les personnes concernées très fragiles. En cas de difficulté, elles doivent en vue de survivre brader les biens avec lesquels elles gagnent un revenu (vélo, bétail), ce qui les ramène dans le piège de la pauvreté, quand bien même elles auraient pu tant bien que mal réussir à acquérir ces moyens de subsistance.
Références
- ↑ https://www.weforum.org/agenda/2020/07/coronavirus-impact-informal-workers-world-bank/
- ↑ M. Carter et C. Barrett (2006), The economics of poverty traps and persistent poverty: An asset-based approach. The Journal of Development Studies, Vol. 42, 2006. Cité par rapport Davos 2021 p. 26 note 133