Carte 06

De Fresque des inégalités
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Les crises économiques accentuent les inégalités

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Les crises économiques jalonnent l’histoire du système capitaliste et seraient inévitables, comme un moyen de régulation naturel des mouvements irrationnels des marchés. Ces crises ont pour point commun d’entraîner une récession brutale qui touche l’ensemble du système économique, affectant notamment l’emploi et les salaires.

Afin de relancer le secteur économique, les politiques publiques mises en œuvre sont en principe destinées à soutenir l’activité des entreprises, au nom de la préservation de l’emploi. Il peut s’agir de politiques monétaires (assouplissement quantitatif) ou budgétaire (relance budgétaire). Elles visent des secteurs employant principalement des hommes (bâtiment, travaux publics) et soutiennent des industries lourdes et polluantes (automobile).

Ces mesures étant liées à un accroissement de la dette publique, elles s’accompagnent de plans d’austérité visant à réduire le déficit budgétaire. Cela se traduit par des reculs en matière sociale. Les services publics en souffrent, notamment les secteurs de l’enfance et du soin. Ces mesures ont un impact particulier sur les femmes, en raison de leurs responsabilités sexospécifiques pour les soins et le bien-être de la famille, et parce que ces secteurs emploient principalement des femmes. Ainsi elles en sont les principales victimes collatérales, avec un effet démultiplicateur sur les inégalités.

Au Sud, les plans d’ajustement structurels des années 80 et 90 ont rendu les économies dépendantes des exportations vers le Nord. Ainsi, les crises du Nord se propagent par contagion au Sud. Ces mêmes plans ont également contraint les États à réduire les services publics ou à les privatiser, exposant d’autant plus les populations. Enfin, la baisse des exportations a des effets monétaires qui aboutissent à une hausse des prix. Le plus souvent, les premiers touchés sont les femmes, les travailleurs informels et les migrants, qui sont les plus à risque de perdre leur moyens de subsistance. Les effets en sont particulièrement dramatiques dans les pays sans protection sociale, confrontés à d’autres chocs systémiques comme les pandémies (VIH, covid…), la crise climatique, les difficultés d’accès à l’alimentation ou à l’énergie[1].

Oxfam a calculé que la récession due au covid-19 a entraîné pour les femmes du monde entier une perte de revenus d’au moins 800 milliards de dollars en 2020, soit plus que le PIB combiné de 98 pays[2].



Références